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Secrétariat

Les risques liés au travail sur écran

L’utilisation intensive des ordinateurs ne nuit pas à la santé du travailleur mais peut engendrer des troubles si le poste de travail n’est pas adapté.
On parle de poste de travail sur écran quand les travailleurs passent une partie importante de leur temps de travail (plus de 4 heures par jour) sur écran de visualisation.

Quels sont les troubles possibles ?

  • La fatigue visuelle

    Travailler devant un écran pendant plusieurs heures d'affilée peut entraîner une fatigue visuelle.
    Celle-ci a pour conséquences une lourdeur des globes oculaires, des rougeurs, des picotements, des éblouissements, une myopie temporaire, ou encore des maux de tête.

    A savoir : tous ces symptômes disparaissent avec du repos.

    Les causes

    Cette fatigue peut être accentuée si le poste de travail est peu ergonomique (reflets sur l'écran, éclairement inapproprié, écran mal placé, distance œil-écran trop courte, mauvaise qualité de l'image, durée de travail excessive...). La préexistence d'un défaut visuel non corrigé augmentera aussi la fréquence des symptômes oculaires.

  • Le syndrome de l'œil sec

    Celui-ci est caractérisé par un manque de larmes provoquant des sensations de brûlures ou d'irritation.

    Les causes

    Observé chez des travailleurs utilisant un ordinateur, il peut être lié à plusieurs facteurs sur lesquels on peut agir :
    • La climatisation, qui assèche l'air ambiant ;
    • La présence de polluants dans l'air (poussière de papier, fumée de cigarette...) ;
    • Un écran placé trop haut par rapport aux yeux ;
    • La rareté du clignement des paupières.

  • Les problèmes dermatologiques

    Les problèmes cutanés se manifestent, surtout au niveau du visage, par des érythèmes, des picotements, des démangeaisons, une sensation de chaleur ou de peau sèche.
    Le respect d'un taux d'humidité correct est très important. Ceci est parfois très difficile à réaliser, car la climatisation a souvent pour effet de produire un air sec (humidité relative < à 30 %).
    Le traitement antistatique de la moquette, ou la pose de moquettes particulières, la ventilation de l'espace de travail, et surtout le maintien d'un taux d'humidité entre 40 et 60 % entraînent la disparition de la plupart des problèmes.

    Les causes

    Il n'a pas été trouvé de relation causale entre les lésions cutanées et le travail sur écran. Ces symptômes pourraient être dus à une sécheresse de l'air (humidité inférieure à 40%) qui favorise une accumulation de charges électrostatiques, ou des températures élevées dans le local, ou encore la présence de polluants dans l'air (fumée de cigarettes, aérosols,...).
    Il apparaîtrait que les émissions chimiques des écrans (vapeur de phosphate de triphényle) pourraient engendrer des allergies se manifestant par des irritations, une congestion nasale ou des maux de tête.
    Par ailleurs, il semble qu'il y ait une relation entre les plaintes cutanées et une charge de travail élevée ou des problèmes psychosociaux.

  • Les troubles musculo-squelettiques (TMS)

    En gardant une posture statique, peu ergonomique, pendant de longues périodes, le travailleur peut ressentir des troubles musculo-squelettiques douloureux tels que : tendinite, ténosynovite, bursite, syndrome canalaire (compression des nerfs).
    Les muscles et tendons touchés sont essentiellement ceux de la nuque, des épaules, de la région lombaire, des poignets et des mains.

    A savoir :

    Le syndrome du canal carpien (SCC) est la pathologie la plus connue et la plus répandue : il s'agit d'une inflammation du nerf carpien due à sa compression au niveau du poignet. Les femmes sont plus touchées que les hommes, ainsi que les personnes souffrant d'obésité.

    Les causes

    L’aménagement du poste exerce aussi une influence sur la survenue de TMS. Ainsi, les douleurs cervicales peuvent être dues à un écran mal positionné par rapport aux yeux.

    L’écran est souvent trop haut lorsque le moniteur est posé sur l’unité centrale. Un clavier placé trop haut, par rapport au coude, constitue un facteur potentiel de TMS aux épaules Des documents papier placés entre le clavier et l’opérateur sollicitent les épaules lors de la frappe.
    Par ailleurs un écran positionné trop haut ou trop bas, par rapport au niveau des yeux, ainsi que des documents installés à plat sur le plan de travail, constituent des facteurs potentiels de TMS cervicaux. Il est souvent trop bas lorsque l’opérateur utilise un micro-ordinateur portable.

    L'utilisation des dispositifs d'entrée (souris, boule roulante, clavier parfois épais des ordinateurs portables), engendrant un écart excessif du poignet de part et d'autre de sa position de repos constitue un facteur de risque. La façon d’utiliser le clavier et la souris exercent aussi une influence sur la survenue de TMS. Ainsi, un appui continuel du poignet pendant la frappe ou une souris éloignée de l’opérateur constituent des situations à risque de TMS

    Avec un clavier, les poignets sont souvent en extension car l'opérateur prend appui sur la table avec ses avants-bras. La force d'appui sur les touches peut également être un important facteur de TMS, cette force est parfois nettement supérieure à celle nécessaire à l'activation des touches. L'emploi de la souris peut constituer un facteur de TMS localisé à l'index droit ou gauche et au pouce, si l'opérateur la serre trop fortement. Par ailleurs, une souris trop petite ou trop grande par rapport à la taille de la main peut être responsable de douleurs à l'annulaire et à l'auriculaire.

    Le stress ainsi qu’une perception négative du contexte de travail pèsent d’un certain poids dans l’apparition des TMS. Ainsi, lorsque l’on est stressé, on est plus contracté que d’ordinaire. En conséquence, les muscles ne peuvent pas se relâcher complètement au repos.

    Le contenu de la tâche peut aussi avoir une influence sur la survenue de TMS. Par exemple, les douleurs cervicales sont plus répandues chez les opérateurs effectuant des tâches monotones que chez ceux qui ont des tâches plus variées. Par contre, une intense concentration peut provoquer une tension musculaire dans les poignets et les mains, source de TMS.

    A savoir :

    Les TMS sont réduits si le poste de travail est aménagé de façon ergonomique, en tenant compte des caractéristiques physiques de l'opérateur. Le choix du matériel (fauteuil, table, souris, clavier, porte-copie, repose-pieds) est aussi déterminant. Pour réduire l'astreinte musculo-squelettique, on peut alterner les tâches sur écran et le travail de bureau ou multiplier les pauses.

    La structure de la colonne vertébrale



    Le disque entre chaque vertèbre joue un rôle d'amortisseur.
    Protégé par les vertèbres, la moelle épinière descend tout le long de la colonne et distribue à chaque étage vertébral les racines nerveuses motrices et sensitives, grâce à des orifices appelés trous de conjugaison.
    C'est à ce niveau que peuvent être comprimées ces racines avec comme résultat une névralgie dans le territoire correspondant, la plus connue étant la sciatique (la compression a lieu au niveau de la 4e ou 5e lombaire ou la 1re sacrée). Les causes les plus fréquentes de compression sont l'arthrose et la hernie discale.

     



    Le disque vertébral a deux fonctions essentielles :

    • Amortir les chocs
      Le disque amortit les différentes variations de pressions venant d’en haut (dues aux charges par exemple) et venant d’en bas (chocs dus à la marche, par exemple)
    • Permettre le mouvement. Le noyau joue le rôle de rotule mécanique et permet une mobilité variable suivant les étages vertébraux



  • Le stress

    Le travail sur écran peut engendrer du stress, qui peut se traduire par des troubles émotionnels et psychosomatiques pouvant nuire à l'efficacité du travailleur.

    Les causes

    Ce stress peut notamment être occasionné par l'introduction de nouveaux matériels informatiques ou de nouveaux logiciels si la formation a été insuffisante ; par le contenu de la tâche à effectuer (le travail trop répétitif) , par la pression due au court délai pour remplir une mission, par les pannes ou la lenteur de l’ordinateur.

  • L’exposition aux rayonnements émis par les écrans

    Les écrans cathodiques émettent des rayonnements (rayons X et champs électromagnétiques).
    Les champs électriques et magnétiques, et le rayonnement optique produits par les écrans couvrent pratiquement toute l'étendue du spectre électromagnétique. Le champ électrique étant plus étendu derrière l'écran que devant, il est conseillé d'observer une distance d'au moins un mètre entre les travailleurs et les écrans voisins.
    Les nouvelles technologies d'affichage, comme celles des écrans plats à cristaux liquides (Liquid Crystal Display, ou LCD) permettent d'abaisser encore plus les niveaux des radiations.

    L’œil et les radiations

    Les facteurs qui déterminent cette fatigue dans le travail informatisé avec les écrans actuels sont aujourd'hui bien identifiés et les moyens de prévention sont connus. L'émission d'ultraviolets est si faible qu'il faudrait demeurer plus de 650 ans devant l'écran pour présenter une cataracte. Au point de vue exposition, un mois de travail à temps plein sur terminal équivaut à rester une minute au soleil.

    A savoir : Les filtres d'écran

    Même ceux qui diminuent effectivement les émissions n'ont aucun intérêt pratique, puisque les émissions électromagnétiques et autres rayonnements sont bien inférieurs aux normes nationales et internationales d'exposition autorisée.
    En fait, les filtres n'ont guère d'autre intérêt que de réduire les reflets sur l'écran lorsque ceux-ci ne peuvent être maîtrisés autrement. Il faut vérifier qu'ils les réduisent effectivement sans trop nuire au contraste.
    L'indication d'acquérir et d'utiliser un filtre d'écran devrait donc être exceptionnelle, et seulement dans le cas où les facteurs lumineux d'environnement ne sont pas maîtrisables. Donc, pas de filtre sans étude de poste préalable.


éditeur responsable : Serge Marlier, maintenance du contenu : Pierre-Yves Hainaut,
date mise à jour : 28-11-2007, s'identifier