62 000 km², 11 millions d’habitants et une enveloppe de 268 millions provenant des fonds européens : nous vivons au cœur de l’une des zones transfrontalières les plus dynamiques. Le programme Interreg VI (coopération territoriale européenne) unit globalement notre Province et celles du Luxembourg et de Namur à ses voisins du Nord français et des deux Flandres. Trente ans de relations pour nous rendre plus résilients et efficaces. Une contribution autour des priorités d’une Europe plus verte et soucieuse des droits sociaux.

«Quand on regarde dans le rétro, notre grande satisfaction est d’avoir permis l’émergence de projets pérennes», se réjouit François Postel, animateur territorial au sein de l’équipe de suivi d’Interreg. Par exemple, le projet Apport, né des leçons de la catastrophe de Ghislenghien, a débouché sur un accord de coopération entre les ministres de l’Intérieur belges et français pour une meilleure préparation face aux risques d’accidents majeurs. Cette culture de prise en compte de la sécurité civile s’exprime aujourd’hui au travers de l’école de gestion de crise de notre Province.

«En matière de santé, les ZOAST, les zones d’accès aux soins de santé transfrontaliers, permettent aux habitants de se faire soigner dans les mêmes conditions de part et d’autre de la frontière», ajoute François Postel. «Des conventions ont été signées entre les hôpitaux de Mons et de Maubeuge ainsi qu’entre Tourcoing et Mouscron. Ces relations permettent de mutualiser les équipements : tout bénéfice pour le citoyen !».

Le changement climatique : une préoccupation omniprésente
Des liens forts se sont tissés entre les universités pour favoriser la recherche. Les intercommunales et les opérateurs économiques ont acquis le réflexe d’accompagner les PME dans la prospection de marchés plus larges. En fonction des réalités de terrain, des projets spécifiques se sont affirmés : la valorisation de la filière bois, la lutte contre les inondations, la promotion d’une identité touristique.

Notre province sur une dizaine de fronts

Nos paysages sont beaux et méritent d’être découverts en mode «slowly».

«Destination terrils II» vise à promouvoir l’attractivité de l’arc minier franco-wallon entre Béthune et Charleroi. Près de 400 kilomètres de découvertes d’un patrimoine exceptionnel composé de 15 ensembles de terrils. Une offre touristique et culturelle s’y construit avec l’implication du tourisme tandis que les experts du CARAH veillent à la préservation et à la valorisation d’une étonnante biodiversité.

Le projet «Henriette» associe le tourisme au Département du Nord pour «renforcer l’offre itinérante pédestre» dans l’espace Hainaut-Cambrésis.

On est aussi parmi les opérateurs de «XTravelMobility» dont le but est de développer la mobilité à vélo : un réseau de 5000 kilomètres balisés, de la Somme jusqu’au Hainaut.

Pour favoriser une croissance durable, Hainaut-Développement pilote, pour sa part, le projet «Food Radars». Objectif : assurer la compétitivité des entreprises agro-alimentaires.

Face aux enjeux climatiques, l’agriculture est en première ligne : il est temps de l’orienter vers la faible empreinte carbone, d’innover et s’intéresser aux voies de valorisation du stockage de carbone pour encourager la transition. Le projet «Agriclimate» s’en occupe avec le concours de deux partenaires provinciaux : Condorcet et le CARAH.

Dans le même esprit, notre centre agronomique oeuvre à la recherche de solutions pour rendre les cultures maraîchères, fruitières et les légumes d’industrie plus résilients. C’est le projet «Reflechi».

Le CARAH s’implique aussi dans «Biocontrol 4» au travers de deux initiatives scientifiques pour limiter le recours aux pesticides de synthèse, développer des outils numériques liés au biocontrôle et assurer des formations.

Marquée du sceau de la contribution à un environnement plus durable, la participation provinciale s’exprime dans la recherche d’une utilisation plus large d’éco-matériaux dans le secteur de la construction. C’est «Build Value» (opérateur associé : Hainaut-Développement).

Hainaut Ingénierie Technique est mobilisé à l’extrémité ouest de notre territoire pour participer à une gestion intégrée des eaux de surface du bassin de la Lys. «Fusion» : une nouvelle initiative de lutte contre les inondations. Enfin, rappelons le projet «Syndigitalpro» cher à notre Haute Ecole et développé pour optimiser l’intégration des outils numériques dans les pratiques médicales et paramédicales.

Infos : https://www.interreg-fwvl.eu/fr