La Maison Culturelle d’Ath, en collaboration avec la Maison des Géants, présente une exposition où le gigantisme s’impose comme une métaphore puissante du rapport de l’homme au monde. Avec les œuvres de Christian Rolet et Véronique Poppe, le spectateur est invité à une réflexion profonde sur cette notion polysémique, oscillant entre fascination et domination, entre rêve de grandeur et crainte de l’écrasement.

Parler de géants, c’est immédiatement convoquer le monde des petits. Comment ne pas penser à l’affrontement mythique de David contre Goliath, un écho direct à l’un des moments forts de la Ducasse d’Ath ? Si dans la légende, la victoire du faible sur le fort est exemplaire, aujourd’hui, le combat semble plus incertain. Dans notre monde moderne, le géant l’emporte une fois sur deux… 

Depuis toujours, la peinture et l’enluminure se sont emparées de cette lutte, de Titien à Caravage, de Michel-Ange à tant d’autres. Leur imagerie, en respectant des codes précis, rappelle que les puissants ne sont pas toujours invincibles et que « les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ». Pourtant, l’actualité nous conte une autre histoire : le gigantisme s’impose partout. Les géants du web, de la politique, de l’agroalimentaire, de l’industrie pharmaceutique et des empires financiers régissent nos vies, souvent au détriment des individus que nous sommes. Seuls certains géants du monde réussissent encore à incarner une grandeur positive, porteuse d’inspiration et d’excellence. Dans cette exploration visuelle et conceptuelle, le gigantisme, confronté au monde des petits, dynamise les pratiques artistiques. Il influe sur les formes, la saturation, le dessin, l’écriture et la scénographie, enrichissant une proposition où les disciplines se croisent et se complètent au sein des deux lieux d’exposition.