15/07/2025 > 30/12/2028

07:00 > 23:30

  • Dans la ville de Thuin
  • 071/59 71 00

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Fluide, parcours d’arts actuels à Thuin

Agenda

Fluide, parcours d’arts actuels à Thuin

Fluide, parcours d’arts actuels, revient dans la ville. Ce ne sont pas moins de trois contributions d’artistes qui viendront enrichir le musée à ciel ouvert initié depuis 2006 dans la cité médiévale de Thuin.

Une exposition produite par le Centre culturel Haute Sambre et la Ville de Thuin. Avec l’aide et le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région Wallonne, la Province de Hainaut

LES ARTISTES 2025 :  

Patrick CORILLON

Emilio LÓPEZ-MENCHERO

Adrien TIRTIAUX

LES ŒUVRES 2025 :

Chansons de halage (Patrick Corillon)

Conteur et voyageur, Patrick Corillon est parti à la rencontre des bateliers de Thuin, ces hommes et ces femmes qui, tout naturellement, suivent le cours d’un itinéraire familial. Dans de nombreux foyers de la cité sambrienne, l’on naît et meurt batelier, point de départ et d’arrivée d’une existence scandée par la vie du bateau, non loin des chantiers navals et du quartier du Rivage, là où de nombreuses maisons gardent la mémoire d’une vocation, plus que d’une profession.

Homme de mots, Patrick Corillon n’est nullement historien. Chez lui, histoire s’écrit avec un « h » minuscule et prend volontiers un « s », tant la narration se veut plurielle, prenant la forme de chansons que les bateliers de Thuin auraient pu écrire ou fredonner. Le terrain d’expression de l’artiste est la rivière, son terreau de prédilection, les états d’âme et l’imaginaire, cette fabrique d’images que nous portons toutes et tous en nous, batelières et bateliers, gens d’à-bord et gens d’à-terre.

Bercées par le cours de l’eau ou inspirées par les rêves des bateliers, les Chansons de halage de Patrick Corillon épousent les berges de la Sambre, à hauteur de la halte nautique. De halte, il en est justement question lorsque l’on navigue au rythme des mots. Patrick Corillon nous emmène dans des ports auxquels jamais nous n’aurions accosté, emportés  « par les flots cadencés de la rivière », portés par le courant de dix chansons sur lequel il est bon de dériver.

Sur les pas de Roch (Emilio López-Menchero)

Au-delà de la fameuse marche de l’Entre-Sambre-et-Meuse, saint Roch rythme de ses pas la vie de la cité sambrienne. A Thuin, pas une maison sans l’affiche de la procession escortée du mois de mai, pas un intérieur qui n’expose l’effigie du saint, en plâtre, en bois ou en résine. Pourtant, paradoxalement, le personnage de saint Roch n’est que fort peu présent dans l’espace public de la ville.

Afin de combler cette lacune, Emilio López-Menchero prend le parti et ose le pari de dédier une œuvre à saint Roch. Pour l’artiste, une seule exigence, consistant à créer avec la participation active de la population, des Thudiniennes et Thudiniens qui, toutes et tous, entretiennent un rapport personnel avec une figure à chaque fois réinventée.

En symbiose avec Thuin, Emilio López-Menchero a fait surgir des histoires individuelles, dans lesquelles Roch, saint ou non, emblème du terroir ou symbole d’universalité, prend de nombreux visages, incarne de multiples personnages. Fruit d’imaginaires métissés et de mots interpénétrés, ce long récit court désormais tout au long des venelles, postys et escaliers, gravé sur la main courante fixée aux murs des jardins suspendus, accompagnant les promenades et escapades, se laissant caresser par les mains et les regards curieux, avides de découvrir ce rapport singulier et collectif à cette figure tutélaire de la localité.

Pseudo-posty (Adrien Tirtiaux)

La Ville haute de Thuin est marquée par la présence de postys, des passages voûtés aménagés dans le rempart de la cité. Aujourd’hui, ces poternes aux noms poétiques permettent avant tout de rejoindre les surprenants jardins suspendus au coteau de la Biesmelle, cette rivière qui vient unir son destin à celui de la Sambre. Aux côtés du majestueux posty Bury et du plus discret posty des Sœurs grises, Thuin recense également l’emplacement du posty Arlequin, un passage désormais disparu.

Afin de remplir pleinement sa mission, l’art public doit être porteur de sens, un sens perçu intuitivement par ses usagers, visiteurs d’un jour ou riverains de tous les jours. A l’écoute du lieu, de sa vocation et de l’histoire de la ville, Adrien Tirtiaux a pleinement intégré cet objectif. Architecte de l’imaginaire, il a créé un passage sous un poste de guet n’ayant jamais existé, ancrant son installation dans la lignée des postys thudiniens. A l’instar de ces derniers, son Pseudo-posty joue en effet le rôle de porte d’entrée, audacieuse et aérienne, du site classé des jardins suspendus. Bien plus, il remplit une fonction nouvelle en créant, là-haut, entre deux murs aveugles, une tour de garde tournée vers un horizon à contempler plutôt qu’à défendre.

Directeur artistique : Benoît Goffin